Mercredi 10 Juin 2015

BANTZENHEIM/NEUENBURG / 72 KM

BANTZENHEIM/NEUENBURG / 72 KM

 

Cette nuit j’étais la seule femme dans le camping occupé exclusivement par des ouvriers employés par la centrale nucléaire toute proche. Certains expliquent à Jojo qu’ils vivent ainsi, comme des nomades, chacun dans leur caravane et ce, toute l’année alors que pour nous c’est ponctuel et un choix ! Cela fait réfléchir à la précarité.

Ce matin nous sommes ébahis par la multitude de pistes cyclables à travers la campagne. De véritables routes réservées aux engins agricoles et aux vélos.

Notre point de vue en premier plan avant les collines est fait de hautes cheminées annonçant une zone industrielle importante.

Très tôt, nous arrivons sur une portion sur laquelle nous avons roulé le 29 Juin 2012, lors de la véloroute 6, le long du canal de HUNINGUE. Le fléchage est commun aux 2 véloroutes. Nous sommes  dans la petite Camargue alsacienne.

Cette zone frontalière est sillonnée par autant de cyclistes allemands que français . Nous échangeons des rires avec l’un d’eux à la vue de son vélo suspendu à l’horizontal à une branche d’arbre ce qui lui permet de réparer une roue à hauteur d’homme.

La piste est sableuse mais roulante. Nous franchissons la passerelle des 3 pays ( France/SUISSE/Allemagne). Pause oblige devant le panneau. Un alsacien pur souche nous interpelle. Nous passerons devant les centrales hydro-électriques les jours à venir. Celles-ci représentent toute sa vie. Par ailleurs, il nous en promet pour le relief ! Joso est dubitatif sur le sujet. L’avenir nous apprendra lequel avait raison ?

Nous négligeons le fléchage de la véloroute 15 qui conduit au centre-ville de BALE. De ce fait nous végétons.. avant de retrouver notre chemin. Ce changement de circuit nous économise au moins 10 KM sur l’étape. Le halage qui surplombe le Rhin est tantôt sableux, tantôt caillouteux mais roulant. Une zone de respect de l’environnement est aménagée près de la rive. Des panneaux expliquent que le fleuve était très indocile et que son lit d’origine était étroit et devenait de plus en plus profond. Les crues inondaient toute la plaine et les cultures étaient perdues. Une convention passée avec la France au début du 19ème siècle a permis d’entreprendre sa correction.

Soso est terrifiée par la présence d’un gros chien de la taille d’un veau de 3 mois qui arrive seul face à nous… Sa maîtresse le suit de loin, une jeune femme paumée, les yeux hagards, la démarche non assurée et un visage détruit ; une routarde en perdition.

A peine remise de ses émotions, c’est une piqure d’abeille au sommet du lobe de l’oreille gauche qui l’a fait crier ! L’insecte était emmêlé dans les cheveux.

Nous déjeunons sur une aire d’autoroute très rudimentaire où règne une odeur d’urine. Cet espace avec tables et sanitaires est accessible depuis le halage. Le bruit de l’autoroute que nous longeons nous accompagne. Ce désagrément perturbe la quiétude des lieux.

Nous terminons l’étape par un chemin de terre de traverse en pleine forêt. Jojo a bon flair. Ce chemin nous amène directement au camping. Nous y sommes à 13h30 et devons attendre l’ouverture à 14 heures. Soso se met à l’écriture.

Sitôt les douches et installation terminées, nos vélos nous transportent, sans les bagages, vers le centre-ville de NEUNBURG pour les courses. Le premier magasin est en fait un supermarché de produits de toilette et cosmétiques. Dans cette zone commerciale il y a plus de français que d’allemands. La frontière est située à seulement 2 km. Nous sommes en Allemagne, face au camping où nous avons passé la nuit hier soir.

Nous continuons vers le centre-ville et nous confondons parmi tous les touristes sur la place centrale près de la mairie. C’est l’heure de consommation des glaces pour les allemands et de notre première bière allemande pour les mayennais. 

Ajouter un commentaire