Mardi 9 Juin 2015

STRASBOURG / BANTZENHEIM / 96 KM 

L’hôtel est en effervescence dès 4 heures du matin ! On entend marcher au-dessus et à côté de notre chambre. Nous attendons 6 heures pour le lever et dès  6h30 nous sommes à l’ouverture du petit déjeuner. Les vélos sont déjà attelés et chargés. A 6h50 nous sommes sur la route. C’est MAPPY qui nous prend en charge sur 3,5 km pour retrouver le canal.

Il fait froid et le vent est toujours aussi fort mais à notre avantage. Nous ne verrons pas le soleil de la journée.

A part quelques travailleurs se déplaçant à vélo, le halage est désert et le restera jusqu’aux environs de 10 heures, heure à laquelle les cyclistes chargés apparaissent. La piste est goudronnée et large mais secouante à cause des racines. Elle vient d’être réparée sur une portion qui était déviée ces derniers jours. Nous n’aurions pas pu emprunter cette déviation car il s’agit de la passerelle très étroite d’une écluse !  Le revêtement devient gravillonné sur une vingtaine de kilomètres.

Nous avons d’abord l’impression d’être sur le canal du Midi du fait des rangées de platanes plusieurs fois séculaires. Viennent ensuite un alignement de châtaigniers.

Le canal est encore très rectiligne et sans intérêt et le profil est légèrement ascendant.

Nous remarquons de nombreux cerisiers sauvages et encore plus de noyers. Nos sens sont en éveil. L’écureuil roux n’échappe à notre attention et nous assistons à sa démonstration de grimpe. Nous regrettons les remontées d’odeur de poisson, de bête crevée, d’ail sauvage mais humons avec plaisir les odeurs de chèvrefeuille.

Le canal du Rhône au Rhin rejoint le grand canal d’Alsace pour la navigation. Il est désaffecté sur la partie qui suit. Il est envahi de végétation. Le paysage devient sauvage. Une véritable mangrove nous entoure. Un couple de cygnes y a élu domicile. Maman couve pendant que papa travaille pour consolider le nid.

Au fur et à mesure de notre évolution, des trouées dans les énormes paquets boisés forment de véritables fenêtres qui s’ouvrent sur l’immense plaine d’Alsace avec en arrière-plan, la ligne des Vosges qui se précise de mieux en mieux.

La plaine est un vaste espace de cultures : maïs – soja – choux récemment plantés – céréales. Ci et là des villages colorés émergent de ce décor.

Nous sommes surpris par le grand nombre de blockhaus sur le bord du canal ?

Suivant la documentation et le fléchage, nous quittons le canal et traversons des petits villages et empruntons des routes de campagne au travers des cultures. Nous longeons ensuite le canal de Colmar pour terminer l’étape par des pistes en terrain propre.

Le paysage rural est préservé. Les villages d’Alsace sont très coquets mais les couleurs des maisons à colombages ou non sont surprenantes. Des couleurs vives pour la plupart : mauve – violet - rouge – vert anis – vert pomme – diverses nuances de jaune  et de bleu etc…. Un véritable nuancier de couleurs !

A NEUF BRISACH, c’est une course contre la montre pour arriver avant 12 h30 pour faire des courses alimentaires. Les commerces n’existent plus dans les campagnes.  Pas de problème, le magasin fait journée continue. C’était impératif de trouver du ravitaillement car nous avons épuisé les stocks sauf la réserve en cas de coup dur ! ( Nous possédons une ration de l’armée).

En début d’après-midi, nous succombons à la tentation de cueillette de cerises sauvages que nous mangeons sur place.

Nous arrivons au seul camping du secteur, à BANTZENHEIM. Il est classé «  une  «  étoile, soit le minimum ! Il est ouvert à tout vent. Nous visitons les sanitaires et Jojo prévient la propriétaire de notre présence. Il l’interroge de l’emplacement des prises électriques que nous n’avons pas trouvées. Elle ne connaît pas la réponse… Elle arrive en voiture pour constater, elle-même qu’il n’y a aucune prise électrique et que nous devons faire avec les moyens du bord. Nous serions les premiers campeurs à réclamer cette prestation. Comment procéder pour sécher les cheveux ?  Elle répond  qu’il convient de prendre l’option du supplément EDF sur la parcelle.. Elle ne descend pas de voiture et réclame 9 € par la fenêtre. Soso s’exécute. Mais Jojo n’a pas dit son dernier mot. Il a une solution pour obtenir de l’électricité gratuitement vu le peu que nous allons consommer. Pour la douche chaude, il faut enfiler 1 € dans un boîtier mais l’eau chaude est gratuite au robinet pour la vaisselle ou le linge.

Cette dame a même précisé ne pas tenir le camping pour l’argent mais seulement pour pouvoir faire plaisir …. ! ?

Il fait de plus en plus gris et de plus en plus froid. Nous revêtons nos polaires et nous abritons dans l’espace vitré et fermé des sanitaires. Triste soirée en perspective.