Lundi 22 Juin 2015

GORINCHEM/ROTTERDAM/ 76 KM

Ce matin nous hésitons à sortir du lit à 6 heures car la pluie résonne sur notre toit d’itinérance. Nous plions. Ce n’est pas le déluge non plus. Pour le petit déjeuner, c’est debout derrière dans notre bus débarras. Jojo ne trempe pas son pain comme il en a l’habitude. Il n’est pas zen. Il est vrai que pour lire les documents en roulant quand il flotte ce n’est pas la joie.

Dès que nous quittons le camping, nous croisons des dizaines de collégiens ou lycéens qui se rendent dans leur établissement scolaire à vélo. Ils ont les cheveux au vent et n’ont pas l’air préoccupé par la pluie qui leur tombe dessus !

Ce jour nous ne suivons pas à la lettre le fléchage de la véloroute car son tracé prévoit des traversées par le bac et payantes et évite une route que nous avons cœur d’emprunter. Nous avons élaboré un itinéraire avant notre départ en voyage en utilisant un outil informatique qui répertorie toutes les voies cyclables des Pays-Bas avec des numéros qui sont indiqués sur le terrain. C’est un vrai quadrillage et il faut bien suivre son chemin. C’est très vite fait de louper le numéro qui fait tourner à droite ou à gauche d’autant plus quand il pleut… C’est ce qui nous arrive à deux reprises.

Tantôt nous roulons en ville, tantôt nous retrouvons la campagne. Les espaces agricoles ne sont que des prairies où nous y retrouvons des vaches. Pour le troisième jour consécutif, nous côtoyons des colonies d’oies sauvages. La végétation est plus tardive que chez nous : les grandes pâquerettes dites marguerites et les rhododendrons sauvages sont en fleurs.

La HOLLANDE vaut le détour par cette petite route, bordée de canaux, qui dessert les imposantes fermes ou chaumières en bordure d’eau. Dommage que ce spectacle ait lieu sous la pluie ! La pause collation ne se réalise qu’à 11 heures quand nous trouvons un abri bus dans les terres.

Nous sommes à nouveau sur la trace de la véloroute en approchant d’ABLASSERDAM. Nous souhaitons faire nos courses dans cette petite ville. Une première passante nous explique en trois mots : à droite – à gauche – la rotonde. Une deuxième riveraine est interrogée 500 m plus loin. Elle s’y rend à pied. Nous la suivons comme des petits chiens

Il pleut toujours, Soso ôte son poncho et sa casquette et remet les cheveux mouillés dans l’ordre pour entrer parmi les clients pendant que Jojo se fait gardien de parking. Il est 12h30, vu le temps, nous consommons en direct, sur place, sous le porche du magasin, un feuilleté aux pommes et une banane. Jojo n’est pas à satiété. Il assure un complément avec 2 tranches de pain sec de la réserve.

C’est aussi avec la pluie que nous passons devant les célèbres moulins  de KINDERDIJK. Leur toit en chaume est en parfait état. Ce point de vue attire de nombreux touristes en partie asiatique.

La véloroute indique un passage par le bac. Nous nous exécutons. Sauf que de l’autre côté, plus rien ! Jojo reprend les copies d’écran sur lesquelles figurent les points de repères des voies cyclables et nous longeons le Rhin par une zone industrielle et un chantier naval. Des maisons flottantes attirent notre attention. Une nouvelle déviation vient s’ajouter à nos difficultés.

Nous finissons par arriver à ROTTERDAM à 14 h30 . Le panneau de signalisation est bien en amont de la ville. Les moutons sont présents au pied des immeubles d’une cité.

Plus nous avançons, plus la ville nous apparait géante et moderne En fond d’écran, de très hautes tours aux formes asymétriques. En premier plan, rue le bord du Rhin, de hautes maisons de maitres accolées  avec architecture de villas. Spectaculaire.

Nous avons un peu de chance, la pluie cesse tant que dure la traversée de la ville de ROTTERDAM. Et c’est tant mieux car il faut être vigilant pour voir la ville, faire attention aux cyclistes qui débarquent de partout à toute vitesse. Les voitures ont aussi leur place et le tramway peut traverser notre voie…

Très surprenant, difficile de décrire l’ambiance de cette ville où les grands trottoirs des boulevards sont envahis de bicyclettes stationnées. Des supports sont prévus à cet effet un peu partout.

Une nouvelle fois, Jojo n’est pas d’accord avec le fléchage de la VELOROUTE 15 qui nous emmènerait je ne sais où ? Nous suivons notre idée et avec succès nous arrivons au terminus de cette voie européenne à la gare centrale de ROTTERDAM. Nous posons nos bicyclettes pour qu’elles réalisent ce qu’elles ont fait. C’est alors qu’un col blanc s’avance vers nous et échange quelques mots. Jojo en profite pour se faire confirmer la direction à suivre pour atteindre le camping.

Notre objectif étant atteint : ROTTERDAM, nous allons maintenant faire du tourisme à vélo pendant une semaine avant de reprendre le chemin du retour.

Au camping, nous sommes accueillis en français correct par une black. Nous sommes encore à la réception que la pluie redémarre. C’est dans ces conditions que nous installons. D’autres cyclos arrivent et subissent le même sort. Ils sont en voyage à vélo pour 10 jours. L’un d’eux est désolé de ce temps. Du coup, il se saoule la gueule et fume son paquet de cigarettes. Nous pourrions être ses parents… A Propos d’âge, Jojo dit qu’il faut être jeune pour faire ce périple et dormir sous une canadienne ! Soso pense que nous vivons l’adolescence qui n’existait pas dans notre temps.