Lundi 8 Juin 2015

GONDREXANGE/STRASBOURG / 107 KM

Après une fin de soirée et un début de nuit avec un vent de tempête arrivé subitement, tout est calme au réveil. Départ à 6h50.

Nous roulons sur le canal de la Marne au Rhin balisé aussi VELOROUTE 5 ( et ce depuis SARREGUEMINES) . Cette véloroute conduirait vers la Roumanie et au de-là.

Très vite comme prévu sur la carte routière, le halage devient irrégulièrement entretenu. Nous décidons de l’emprunter bien que toute circulation y soit interdite. D’après Jojo c’est un raccourci qui nous évite de nombreuses collines.

Nous avons tout loisir de regarder Maitre Goupil dans une pré de foin coupé. Il prend les jambes à son cou en nous entendant parler. Les troupeaux de moutons sont plus nombreux que ceux de vaches dans cette partie profonde de la Lorraine. Les pêcheurs se font plus rares que le jour dominical.

La partie de halage rustique exige de la dextérité dans la conduite. La roue du vélo se fraye un chemin dans l’ornière plus ou moins profonde et ma remorque du niveau du sol ratisse l’herbe coupée : beau petit paquetage de foin mais nous n’avons pas de mule à nourrir ! Une grande descente très caillouteuse s’annonce. Jojo part à pied en repérage s’assurer que le chemin débouche sur une route. Par prudence, nous descendons ce passage à pied à côté de nos vélos que nous devons freiner.

Une bonne surprise nous attend : une piste cyclable récemment aménagée sur une ancienne voie ferrée longe la route que nous devons emprunter et nous constatons qu’elle est balisée VELOROUTE 5. Elle nous conduit sur de petites routes touristiques, par monts et par vaux, celles prévues faute d’aménagement autre. La vitesse est réduite à 7km/h.

Nous récupérons le halage à ARZVILLER. Nous roulons sur le bord de l’ancien canal remplacé par l’élévateur à péniches. Cette portion est indiquée «  la vallée des écluses « . Le paysage est grandiose dans cette vallée très encaissée. La végétation verdoyante et variée a remplacé l’eau du canal. Les maisons d’écluses adossées à la roche rouge ou accolées à la forêt sont pratiquement toutes rénovées et habitées même si l’accès ne se fait que par une passerelle.

C’est beau. Et le beau n’est-il pas supérieur au sublime ? parce qu’il est permanent et ne se rassasie pas ; tandis que le sublime est relatif et passager !

Ce matin nous rencontrons de plus en plus de cyclistes chargées. Nous échangeons quelques mots avec certains qui prennent le temps de s’arrêter dont un couple d’hommes allemands, des retraités qui font le périple ROME/MAASTRICH et un autre qui vient de PARIS et se dirige vers STRASBOURG.

Nous quittons la Lorraine et passons en Alsace. C’est alors qu’arrivent un vent froid défavorable et quelques gouttes de pluie viennent terminer leur vie sur nos lunettes.. et ce par intermittence . Je passe du débardeur au coupe-vent et Jojo du tee-shirt à la polaire.

Nous voici à SAVERNE petite cité typiquement alsacienne.

Le paysage devient monotone près de cette partie du canal trop rectiligne et la navigation est au ralenti. Les éclusages sont commandés par les pilotes des bateaux en tirant sur une espèce de corde tendue au travers du canal.

En approchant de STRASBOURG, nous quittons le paysage des herbages au profit des cultures de maïs et de quelques parcelles de houblon.  Des panneaux nous indiquent que nous sommes dans une région brassicole.

Nous nous amusons des écritures au sol indiquant «  POTELET « (petit poteau ?). En fait ceux-ci ont été enlevés tout le long de la piste du fait probable qu’ils étaient plus dangereux qu’efficaces ? Depuis SARREGUEMINES, aucun obstacle n’entrave l’entrée ou la sortie des pistes.

De grandes péniches sont alignées sur l’autre rive. Elles ont été aménagées en habitations. Nous devons par la suite nous frayer un chemin parmi les cygnes en grande sieste en plein milieu de halage.

Photo oblige : Le Parlement européen en pensant à nos politiciens qui feraient bien de pratiquer le vélo pour ne pas sommeiller dans la journée…

Direction la Cathédrale, La petite France, le passage du pont fortifié Vauban. Nous ne passons pas inaperçus parmi les touristes.

 La fin d’étape se réalise avec un vent favorable vers ILLKIRSH. Nous sortons du halage pour nous diriger vers l’hôtel MISTER BED de OSTWALD réservé en ligne avant le départ du fait que le camping de STRASBOURG est fermé pour travaux.

Faute d’indication de routes, dans cette ville banlieue de STRASBOURG, nous faisons confiance à l’application Mappy du portable de Jojo qui nous localise et qui nous permet de trouver assez facilement notre hébergement de la nuit.

A L’hôtel, rien ne se passe comme prévu ! Contrairement à nos soupçons nous sommes très bien accueillis et comme promis nos bagages et vélos sont pris en charge. Nos vélos ont même le droit de venir à la porte de la chambre située au rez de chaussée. Là, Jojo décroche les remorques qui passeront la nuit près de nous. Les vélos sont garés dans une pièce verrouillée. Que du bonheur !

La gérante nous recommande la commande pizzas qui peuvent être livrées dans la chambre. Sitôt dit, sitôt fait.

A peine partis que nous retrouvons déjà le confort. Les deux précédentes il a fallu se réhabituer aux fins matelas auto-gonflables et aux polaires en guise d’oreiller.